29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 10:35
" Mon premier semi ", par Thi-Thu

Vincennes, mon premier semi-marathon

 

Nous sommes partis à six, en RER, de Bussy pour le semi-marathon de Vincennes. Sur place nous croisons Thierry. Il y a foule. C’est mon premier semi et je découvre l’organisation des ces grandes courses. Si je suis fatiguée de ma semaine bien chargée, cela ne m’empêche pas d’être contente de vivre cet événement. Je me suis mise à la course à pied avec le club il y a quatre ans, en étant présente trois à quatre mois par saison. Cette année, je compte bien pouvoir courir toute la saison sportive. Voilà pourquoi, j’ai eu envie de me lancer dans mon premier semi. Pour cette occasion, je porte le maillot de Bussy Running et j’espère faire honneur au club. Je pars confiante car je sais qu’aujourd’hui, avec l’entraînement, mes jambes sont capables de tenir la distance, d’autant plus qu’à la dernière sortie de 2H30, j’en avais encore sous la semelle.

Gilbert, Rudolph et moi quittons Marguerite dont le départ se trouve séparé du notre par une bande d’arbres et de buissons. Les premiers partent. Nous ne partirons que deux minutes après. Autour de moi, les coureurs piaffent d’impatience. Petit à petit, nous avançons en accordéon: nous trottinons, nous nous arrêtons, nous repartons jusqu’à nous retrouver bloqués plus loin au point où les deux départs se rejoignent. Passé ce goulot d’étranglement, il devient possible de courir.

Le temps est idéal. Pas de bousculade. Les premiers kilomètres permettent de chauffer la machine. Le souffle est présent. C’est de bon augure. Rudolph a décidé de rester à mon allure pour faire la course avec moi. Beaucoup de coureurs nous dépassent. Sans importance. Je garde mon allure. Au cinquième kilomètre, mon pied droit s’engourdit. J’ai l’habitude. L’asphalte renvoie beaucoup de chocs. Je préfère nos chemins de campagne. Au huitième kilomètre, j’ai en mire le porte-bannière des 2h15. Je m’en rapproche au fur et à mesure doublant ceux qui m’avaient laissée derrière eux. Rudolph a l’air de courir facile.

Nous franchissons la ligne des 10km. Je suis dans mon temps. Pas de problème de souffle. C’est super. Et puis, soudain tout part en vrille. Mes orteils envoient des décharges d’électricité. Je ne peux plus développer ma foulée (mes camarades de Bussy Running qui partagent avec moi ce même souci reconnaîtront ces symptômes). Chaque retombée sur le pied droit provoque des décharges. Je compense avec la jambe gauche. Cela entraîne un point sur le côté. Mon allure ralentit. Rudolph s’en aperçoit. Il ne sait pas si je pourrai finir la course. Moi non plus. La douleur s’est installée. Le porte-bannière des 2h15 a disparu de mon champ de vision. Je me bats contre le doute entre le dixième et le treizième kilomètre. Je pense à Marie-Lise, à Chantal, à Gilbert, à Christelle, à Marguerite, à Valérie et Alain, à Laurence, à Martine, à Suzie et Rodolphe, à mon père qui est décédé cette année, à mes fils, à ma vie. Cela m’aide à mettre de côté la souffrance du corps. 

Je décide de gérer ma course pour arriver jusqu’au quinzième kilomètre. Un deuxième point sur le côté vient me rendre visite. Je marche pour essayer de le faire partir. Rien n’y fait. Je veux atteindre le dix-septième kilomètre. J’alterne avec la course et la marche. Si je passe le dix-huitième kilomètre, ce sera gagné. Je pourrai finir le semi. Rudolph commence à avoir des crampes car l’alternance marche et course ont raison de ses jambes. Nous passons le dix-huitième kilomètre. Ma jambe gauche n’apprécie pas de faire la majeure partie du travail. Cependant, je sais que je tiens le bon bout. J’aperçois le porte-bannière à moins d’un kilomètre devant.

 Au vingtième kilomètre, je distingue le visage de Gilbert. Il est venu à notre rencontre. Rudolph peut alors s’échapper. Je finis la course en compagnie de Gilbert. Rudolph m’attend pour franchir la ligne d’arrivée. Gilbert invective la foule pour nous encourager. J’entends les encouragements de ces inconnus qui soutiennent les coureurs par leur présence, leur voix et leurs applaudissements.  Je suis, malgré ces déboires, dans mon chrono.

Merci à tous mes entraîneurs et à toi, Rudolph. Je suis partante pour d’autres semi… et pourquoi pas un marathon avant mes soixante ans !

 

 

commentaires

P
Bravo Thi THu, tu es allée au bout avec courage!Et que C'est bon et beau d'être soutenu par les siens!!!<br /> Et quand tu auras réglé ton pb au pied,la voie du marathon te sera ouverte.....royale!<br /> encore bravo !!!!hihaaa!
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O
Mention spéciale pour Super Thi Thu ! Toutes mes félicitations pour cette performance. Toi et Rudolph vous prouvez là votre force mentale. Toi pour être allée au bout de toi-même et Rudolph pour être superbement revenu en s'alignant sur semi....<br /> Chapeau à tous les deux <br /> Et bravo à tous les finishers de Vincennes !
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S
Wouaouh, tu nous épates tous en ce moment ma ThiThu. Quelle magnifique progression !<br /> Pour une première étape, c'est plutôt. réussi.<br /> Prend le temps de gravir les échelons un à un, cela n'en sera que plus savoureux pour toi !<br /> Bravo en tous les cas, une belle leçon de persévérance que tu nous donnes.<br /> Bonne récupe.<br /> Suzy
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L
Ton récit est très beau et très émouvant. Tu es allée chercher au fond de toi les ressources pour finir ce semi, bravo pour ta course Thi Thu !
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X
Hey Salut Thi Thu , félicitations , finisheuse de ton premier semi , pas facile, mais ta conclusion : en courir d'autres ... excellente idée , tu prends goût à la course de fond qui commence par le semi-marathon , perfectionne toi encore sur cette distance puis cap vers le Marathon ( pour un premier mieux vaut le courir en France , tu as bien le temps pour en courir , comme dit Kiki , des "mythiques" loin et coûteux. <br /> <br /> PS: les décharges électriques , je connais , mais chez moi elles démarrent des genoux ou du bas du dos !<br /> Récupère-bien
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