Le pont sent encore le verni frais, accastillage de récup, pas de clinquant, les pièces sur la voile n’enlèvent rien à sa prestance, comme elle a fière allure notre petite goélette, racée quoiqu’un peu joufflue, elle taille bien sa route, les pieds fermement posés on s’y sent fort, elle rassure.
Ca y est, on a largué les amarres et vogue, le « bout » m’a quand même un peu collé aux doigts au moment du lâché, mais comme on ne laisse personne à terre, qu’on vous embarque tous avec nous, ça n’a pas été trop difficile.
Pas d’exil donc, juste un changement de port d’attache, en eaux profondes et sûres, prêtes à accueillir les marins de passage en mal de poser leur sac ou juste venus pour lever un verre.
Pour eux, pour vous, le fanal restera allumé pour indiquer le cap et vous guider au chaud, un p’tit fricot dans la cambuse, un godet toujours prêt, un chant de marin.
Pour nous, la cantine est pleine de souvenirs, de quoi tenir des lunes sur une ile déserte.
Croiser votre route fut une chance improbable et pourtant bien réelle, un enrichissement permanent, un immense privilège. Merci pour tout du fond du cœur.
A bientôt et bon vent.
Isa et Michel