Sujet lourd si j’en crois les quelques commentaires déjà entendus à droite, à gauche.
« Mais alors que peut-on manger si on diminue nos rations de viande ? »
Oui, comment fait-on pour manger moins de viande voire plus de viande du tout ?
Tout d’abord quelques chiffres pour éclaircir le sujet :
- On mange en France plus de 70 Kg de viande par personne et par an (en augmentation exponentielle depuis les années post guerre).
- 90 % de la viande que nous mangeons vient d’une production industrielle.
- La quasi-totalité du fourrage et aliments pour nourrir les animaux français provient d’importations (Soja OGM avec coût du transport ++)
- Pour fabriquer un kilo de viande, il faut 16 Kg de céréales et 100 000 litres d’eau.
- 75 % des émissions polluantes de la planète le sont par l’élevage des bovins (méthane : plus dangereux que la dioxine)
- Au-delà d’une consommation de plus de 300 g de viande par semaine, on entre dans une population à risque pour la santé…
Bon, le décor est planté. Pas beaucoup d’éléments bénéfiques dans cette énumération.
Il est bien vrai que la viande est devenue un élément central de notre alimentation.
L’élevage intensif a rendu cet aliment de moins en moins cher, il est chargé d’une symbolique de force et de richesse, si bien qu’on ne sait plus manger sans viande.
Mais cet aliment n’est pas aussi sain qu’on veut bien nous le présenter : lorsque les publicités bucoliques nous montrent des poules en liberté et des animaux qui paissent paisiblement dans des prairies immenses, il ne semble pas que ce soit les conditions de 100 % des animaux d’élevage…
Comme les animaux sont élevés dans des espaces restreints, les microbes prolifèrent et induisent une utilisation sans limite d’antibiotiques (d’autant que ces derniers boostent la croissance des animaux). Cette utilisation d’antibiotiques sélectionne des germes multirésistants qui se retrouvent dans l’appareil intestinal humain où ils se concentrent…
Les animaux sont nourris avec des céréales et du soja dont les quantités nécessaires ne font que croître, d’où cultures intensives de soja qui épuisent les sols et nécessitent des quantités de pesticides de plus en plus importantes, diminuant d’autant les possibilités de cultures dans des pays qui en auraient le plus besoin.
Une partie de la planète mange trop (et en meurt) pendant qu’une autre partie voit la faim gagner du terrain.
Une expérimentation grandeur nature s’est faite au niveau de la Chine toute entière. La consommation de viande a flambé en l’espace de 30 ans dans ce pays, et ainsi la Chine commence à découvrir nos maladies de civilisation occidentale : obésité, hypertension artérielle, diabète, cancers dans des proportions alarmantes et qui suivent les courbes de consommations carnées. On sait donc que ces pathologies découlent de l’enrichissement de l’alimentation puisqu’elles n’existaient pas auparavant. La viande est riche en matières grasses saturées, si néfastes à nos organismes …
Les études scientifiques montrent que la consommation de viande de bœuf peut être tenue pour responsable de la survenue de 20 à 30 % des cancers du côlon, qui seraient donc évitables.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) fait porter ses efforts sur un plan prévu en Europe (de 2011 à 2016) pour permettre d’appliquer les stratégies de prévention des maladies dites non transmissibles (maladies liées à l’alimentation, l’alcool, le tabac et l’exercice physique). Une étude documentée a prouvé qu’il n’existe pas de quantité minimale de viande, indispensable à la vie ; de grands sportifs sont végétariens et ne semblent pas manquer, ni de tonus, ni de force, ni d’endurance…
Oui, mais les lobbies de l’industrie agro-alimentaire ont gros à jouer dans cette partie car les intérêts financiers sont énormes. Malgré les mesures imposées et la règlementation en matière d’élevage, les producteurs de viande continuent les élevages de grande ampleur, où l’animal n’est plus qu’un outil de production, ce qui réduit les coûts totaux et inonde le marché de viande à bas prix y compris dans les pays émergents.
La production de viande a été stimulée par les subventions, les grandes multinationales céréalières ont en conséquence à faire face à une demande croissante de produits pour animaux alors que la production céréalière est déjà à son maximum.
C’est la logique industrielle qui façonne la demande de consommation et non l’inverse.
Pourrions-nous arriver à une consommation raisonnée de viande ? Quelle alternative avons-nous ?
Manger une viande de qualité une fois par semaine, en quantité raisonnable, paraît être une première évolution ; avec les économies réalisées sur ce budget viande, on peut rajouter des légumes, des fruits, des céréales et du pain. Les protéines végétales (céréales complètes, légumes secs, oléagineux, graines germées) sont extrêmement intéressantes sur le plan nutritionnel car non chargées de lipides comme les sont les protéines animales…
Et tout arriverait peut-être à s’équilibrer tant sur le plan individuel que sur le plan collectif…
Utopique ? A vous de me le dire.
De toute manière, pour le sportif, on déconseille vivement de manger de la viande rouge en période de préparation de compétition et en récupération immédiate. Alors ?