14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 23:00

   

Avec la crise économique profonde que traversent nos pays européens, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des achats moins coûteux et plus responsables.  

L’ère des « 30 glorieuses » est révolue.    

Pendant plusieurs décennies, la consommation dans tous les domaines s’est installée comme un mode de vie nouveau : le plein emploi, la confiance dans les lendemains, les technologies nouvelles et surtout la possibilité d’acquérir des biens de toutes sortes à des prix abordables conduisirent les ménages à acheter, acheter et acheter encore….

Après tout pourquoi pas, puisque les biens étaient accessibles à presque tous.

Le changement des paramètres économiques et financiers depuis le début de la crise en 2008 a modifié profondément les comportements des consommateurs : une étude effectuée en Novembre 2012 par l’observatoire de la consommation donne des chiffres impressionnants. Selon cette étude, plus d’un français sur deux (et aussi un Européen sur deux) ne peut plus consommer autant qu’avant et se laisserait tenter par ce type de consommation alternative.

La consommation alternative découle des aspirations écologiques de développement durable et consiste à s’orienter vers une consommation nouvelle : achat et vente de produits d’occasion, locations de tout type, échange, achats groupés, toutes ces formules ayant pour but secondaire de renverser le rapport de force avec le monde de la vente, de court-circuiter les réseaux de distribution classiques pour s’approvisionner directement chez les producteurs.

   

Et cette consommation alternative s’imposera probablement d’autant plus que ces produits divers sont fabriqués avec des matières premières qui à terme, risquent de manquer (composants électroniques à basse de métaux rares) ou bien sont des polluants durables (plastiques issus de dérivés du pétrole).

Les fabricants ne transformeront leurs procédés de production et de distribution qu’avec une demande de changement plus pressante de la part des consommateurs. En ce sens, les consommateurs peuvent constituer une force massive d’influence pour les y obliger.

 Quelles solutions peut-on évoquer ?

Des idées riches sont mises à profit pour faire émerger de nouveaux comportements : associations locales d’échange de biens, petits ateliers de réparation de vélos ou d’électroménager*, location d’objets à utilisation occasionnelle, échanges de services (SEL : système d’échanges locaux), entraide, recyclage d’objets divers, valorisation des textiles et des vêtements récupérés.

Au plan économique, des initiatives innovantes sont aussi prometteuses : monnaies sociales, commerce équitable, microcrédit, nombreux projets économiques et solidaires (ESS : économie sociale et solidaire).

La base de ces initiatives innovantes est de proposer des services équivalents à ceux qui existent déjà, mais à une échelle plus humaine, plus locale et accessible à tous. Le plus souvent, elles sont sous tendues par une philosophie très simple : d’humanisme, de solidarité et de partage. Une énergie étonnante est capable de se développer dans un projet commun pour redonner espoir en l’avenir et ces projets sont heureusement menés par la jeune génération qui, arrivant sur le marché et n’ayant pas d’opportunité de faire valoir ses qualités et ses compétences, s’oriente vers des projets plus personnels et plus axés sur l’avenir.

 

Le temps de la finance reine et des profits liés au capital est dépassé. Le monde ne tourne pas mieux en brassant de grosses sommes d’argent. D’autres valeurs plus profondes vont commencer à venir guider le cheminement de notre monde : elles amélioreront les relations entre les êtres : l’égalité, la justice, la solidarité, le respect de l’autre et de l’univers qui nous entoure. Chacun de nous porte en lui le potentiel des solutions qui pourront nous sauver.

 

On peut déjà rêver d’un monde meilleur pour tous.    

 

*A propos du matériel électroménager : une petite note sur l’obsolescence programmée

(ou organisée) : depuis quelques années, vous avez pu constater que les appareils d’électroménager n’ont plus la fiabilité qu’on pourrait attendre des progrès technologiques récents ; c’est tout simplement parce dès la conception d’un produit, sont introduits dans son mode de fonctionnement les germes de la panne qui aura inexorablement lieu à échéance rapprochée. Lorsque qu’on tente de faire réparer ce type de produit, on s’entend dire que ce n’est pas réparable… donc, on en rachète un autre !

 

commentaires

M
<br /> merci Suzy, j'ajouterai que le développement des filières de réparation et de maintenance de proximité  recréerait des emplois, des liens sociaux et donc de la richesse tout en réduisant<br /> considérablement la quantité de déchets rejetés dans la nautre tout en réduisant l'isolement des individus les plus vulnérables.<br /> <br /> <br /> A titre d'exemple l'Argentine, en tournant résolument le dos aux injonctions du FMI, a relancé une économie et sa politique de l'emploi (récupération et traitement des déchets,<br /> manufacture/artisanat local, service direct à l'habitant, obligation d'équilibre import/export...) et est parvenue a redresser la courbe du chomage, sa balance commerciale  et à réduire<br /> considérablement le phénomène de paupérisation, il n'y a donc toutes les raisons d'y croire.. et de s'y mettre ensemble.<br />
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D
<br /> 100% d'accord.<br /> <br /> <br /> J'y ajouterai que la base de toute solution viable passe surtout par une remise en cause de nos comportements, c'est à dire une reflexion profonde et sincère sur ...<br /> <br /> <br /> Sur quoi au juste ? Il faudrait que je relise Sartre et les fondamentaux du Bouddhisme, les mots me manquent !<br />
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