100 km de Millau 2012
Pendant que certain(e)s s'amusaient à faire deux tours des 25 bosses à Fontainebleau en prépa Réunion, d’autres avaient choisi les 100 km de Millau comme terrain de jeu en ce samedi 29 septembre.
Un week-end sympa en Aveyron entre potes du Bussy Running. Quatre à courir le 100 bornes, Valérie, Gilbert, Hervé et Patrick B. Pour compléter l'équipe, un presque 60 bornard, Alain, trois accompagnateurs à vélo, Cathy, Pierre (beau-frère d'Hervé), Patrick M. et Catherine en supportrice invétérée.
Pour trois d’entre nous c’est une première. Hervé, notre coach à la baguette, oups pardon, à la ficelle, fête son 4ème 100 bornes, le premier à Millau.
La distance du marathon relativement plate et peu difficile de Millau à Millau est très agréable. La boucle longe les deux rives du Tarn sous un ciel couvert. La température est douce pour courir, l'ambiance très sympa et la présence de Pierrot à vélo dès le 7ème Kilo nous enrichit de ses connaissances sur la région. Tout est réuni pour passer une belle journée.
Avec Gilou, nous jouons au chat et à la souris jusqu'au 30ème. Victime d'une douleur au genou il ralentit et passe au marathon 10 minutes après nous en 4h28, annonçant à son passage devant Catherine son pessimisme pour la suite. Valérie prudente et très sage assure avec un passage en 4h32. Tout va pas trop mal à ce moment malgré les doutes de Gilbert.
Ensuite une deuxième course de 58 km débute. Avec quatre belles bosses et autant de descentes puisque c’est un aller-retour Millau-Saint Affrique avec près de 1000 m de D+. C'est maintenant au tour d'Alain, Cathy et Pat de rentrer en piste. Alain à pied aux petits soins pour Valérie, Cathy à vélo rejoint Pierre pour notre binôme et Patrick pour accompagner Gilbert.
La pluie et le vent violent de face nous tombent dessus dans la première difficulté peu avant le 50ème Kilo dans la montée vers le viaduc. Cathy et Pierrot nous tendent nos Gore Tex qu'on ne quittera qu'à l'issue de la course. Le vent se calme dans la descente mais la pluie redouble jusqu’au 72ème. Nos accompagnateurs vélos souffrent eux aussi de ces conditions météo.
Au milieu de la descente déjà des crampes se font sentir. Hervé, dépité s'exclame : "Oh non, c'est pas vrai" !!! Tu vas pas m'refaire le coup de l'Écotrail" ? On ralentit, on marche et on repart. À l’abord de la deuxième grosse difficulté, la montée de Tiergues, j’ai les quadris et les ischios en proie à de nouvelles crampes un peu plus sévères. On monte la totalité de la côte (4 km environ) en marche rapide. Hervé me rappelle qu'il détient le record du club du 10 km marche sur piste, je ne moufte pas et j'allonge…
Il pleut toujours quand nous plongeons pour la très longue descente jusqu’à Saint Affrique. Cette descente n'en finit pas, 7 bornes qu'il va falloir remonter au retour ! Maintenant les mollets s’en mêlent à leur tour, les jambes deviennent du béton mais le moral tient bon !
On pense à Gilbert et Valou qui ne doivent pas être très loin. Je constate que je n'ai plus de Sportenine, je viens de vider le deuxième tube depuis le départ et j'ingurgite encore deux pastilles de sel.
Au ravito de Saint Affrique au 71ème on se goinfre de soupe, de sandwich jambon, de coca, de Saint Yorre et café. On remettra ça à tous les ravitaillements tous les 5 km jusqu’à l’arrivée. Cathy et Pierre nos deux compagnons de route à vélo claquent des dents. Ils sont frigorifiés et trempés jusqu’aux os, ils tremblent de tous leurs membres. Ils repartiront bien longtemps après nous en nous retrouvant après le 80ème. On apprécie leur retour à nos côtés, requinqués. Plus tard nous apprendrons que Pat a subi la même mésaventure et a dû cravacher pour rattraper Gilbus. Surnom mignon donné par Pierre, un ancien de la RATP, à un collègue retraité chauffeur de bus…
Pour notre équipe la remontée de Tiergues se passe mieux qu’à l’aller sur ce versant. Plus longue (7 km) et moins pentue, on la grimpe en courant. Au 73ème, surprise : Valérie et Alain nous croisent, Valou est aux anges, sourire éclatant jusqu'aux oreilles, on échange quelques mots. Elle ne semble pas avoir déjà parcouru 70 kilomètres. À 100 mètres derrière : Gilou, suivi comme son ombre par Patrick cycliste suiveur courageux. On pense alors que Valérie a rattrapé Gilbert dans la descente. En réalité c'est lui qui la rattrape après s'être fait doubler dans la redoutable côte de Tiergues. Au 71ème regroupement pour les deux binômes.
Le plein à chaque ravito et l’arrêt de la pluie atténuent considérablement les crampes, on avale en alternant marche course la remontée du Viaduc tout illuminé et on bascule vers Millau. On vient d'en finir avec la quatrième et dernière pente. Comme le dit Hervé c'est une nouvelle victoire.
Les lumières de la ville brillent dans la nuit tout en bas, il reste 10 bornes, c’est dur mais ça tient toujours ! On n'va pas lâcher maintenant ! Consultant la montre, la pensée de finir en moins de 12h me redonne quelque force. Au dernier ravito, je suis quasi cuit. J’avale 4 morceaux de sucre après la soupe et 3 verres de Saint Yorre. Hervé m’annonce que pour terminer sous les 12 heures il nous reste 40 minutes pour boucler les 4 derniers kilos. Tu n'vas pas craquer maintenant ? Je m’accroche, il reste deux bornes en léger faux plat montant, Cathy et Pierrot m’encouragent sur leur vélo tout comme Hervé qui ne doute plus. On rentre dans le parc des Victoires de Millau, il reste 300 mètres, on enlève la frontale, on ajuste la casquette, on sourit, on monte la rampe finale, ça y est c’est fini. P... que c’est bon !! On lève les bras, on s’enlace, on s’embrasse et on rigole comme des gamins.
On est super fatigués et super contents. Merci Hervé, tu m'en as fait voir c'est vrai, mais quel bonheur !
On attend alors avec impatience l'arrivée de Valérie, Alain et Gilbert. Ça y est Gilou arrive en criant : "WOUUAIIII Centbornard", pas encore lui répond l'organisateur sous l'arche : il te reste encore un mètre à faire…
Puis c'est au tour de Valou et d'Alain d'en finir. 15ème V1F pour notre gazelle du B.R. Magnifique !! Elle franchit la ligne des 100 bornes rayonnante, souriante comme au 73ème et presque pas mal aux jambes. Je ne sais plus qui lui a rappelé que Gandhi avait déclaré que la femme était plus résistante que l'homme ? Sur ce coup là je veux bien y croire…
Merci à tous pour vos messages de sympathie et d'encouragements et bon courage aux valeureux trailers du raid Bourbon dans 15 jours à La Réunion.
Sûr, quand on a gouté à un mets comme celui-ci, il est difficile ne pas être tenté d’en reprendre une nouvelle part ! On va d’abord digérer, avant de se resservir !!!
Obélix