22 mai 2023 1 22 /05 /mai /2023 18:10

Récit de Martine

Semi-marathon « La route du Louvre »

Lens le 14 mai 2023

Je pourrais faire court : « Veni, Vidi, Vici »

Ou bien la faire lyrique : Le temps était frisquet,  La Deûle se languissait….

J’ai choisi de faire simple et réel.

Nous partîmes 40 (à peu près) marathoniens de cœur, et pour certains semi par réalisme. Nous nous vîmes 500 (chiffre approximatif) en arrivant dedans la gare de Lens. Nous y étions tassés, guettant l’affichage des trains, mais joyeux tout de même comme des Bussy Runners

Le train a du retard mais nous voilà à quai :

  • un train pour le semi avec arrêt à Don
  • un train pour marathon avec arrêt Seclin

Don : nous débarquons, Sylvain, Cathy, Kim et les autres. Il nous faudra marcher 1,5 km pour nous habituer doucement, faire vibrer nos mollets. Il s’agit de rejoindre les bord de la Deûle (rivière canalisée affluent de la Lys et sous affluent de l’Escaut).

Bien sûr la Deûle « ce n’est pas la Seine, ni le bois de Vincennes, mais c’est bien joli tout de même ».

Petite demi-heure d’attente soit devant la consigne soit devant les toilettes (à chacun son délestage d’avant course).

Myriam, Christelle, Neyla et les autres essaient de se réchauffer, en débardeur c’est pas facile ! On se rapproche, on en rigole…..Patrick, Valou, Alain claquent des mains, frappent des pieds. Chantal, toujours sans dossard garde son énergie et son sourire.

Les Véroniques discutent comme des fleurs trouvées sur un bord de chemin, Philippe, Christine, Eric, Denis….en sont de la partie.

Le départ est donné, sur les bords de la Deûle. Pour moi 2h30 comme objectif (un peu utopique mais allons soyons fou). Le mieux que je puisse faire c’est 7 minutes au km (eh oui, n’est pas tortue qui veut). Il faudrait faire un peu plus vite au début mais les turbines ont le l’âge et les gènes ne sont pas adaptés alors advienne que pourra ..

C’est Véronique F mon lièvre (elle a troqué son dossard marathon contre un dossard de semi suite à un petit problème de santé). Je me sens  aspirée par son  allure.

Nous longeons la Deûle sur la gauche . Les rives sont droites, canal oblige, mais de temps à autre un petit décrochage réveille le coureur endormi.

Plat, plat, plat...le plat pays où tout va bien. Le rythme est trouvé, je pense : « les bras, les bras, tire sur les bras ». Courir avec ses bras et son cerveau : c’est la tactique du coureur.

Les autres sont devant (je ne parle pas du Chev dont même le souffle n’a pu nous parvenir, il est peut-être déjà arrivé!) jeunesse oblige. Chantal, Valou, Mimi, Alain, Chantal, Kim sont devant, Marie n’est pas loin.

Là c’est les même à l’arrivée

Je me maintiens, Véronique est un peu derrière. Soudain un Tsunami qui passe et nous voilà tous décoiffés. C’est une belle péniche (j’ai dit péniche pas pouliche Chantal!). La garce, elle nous dépasse, moi qui pensais aller assez vite, c’est raté.

Toujours l’allure, les km défilent, ils sont assez courts et puis à chaque fois 100m avant d’annoncer les km du semi,  ce sont les km du marathon….26km marathon….5km semi..moi ça me plaît.

Je continue, Véronique est un peu derrière (bien fatiguée par sa gastro), elle m’encourage à poursuivre….elle me dit de continuer…..et moi je continue. J’aurais pourtant aimer l’accompagner.

Je passe le km 10 en 1heure 09 (c’est le bon timming) je sais qu’après ce sera un peu plus dur. De fait ,passé le km 11 nous ne sommes plus au bord de la Deûle, le parcours est plus vallonné. Le plat s’incline vers le haut et nous voilà devant de longs faux plats montants. Je tiens, je résiste, je ne marche pas. J’ai une pensée pour les marathoniens qui vont aborder ces côtes au km 32.

Nous traversons plusieurs villages aux maisons de briques rouges ou blondes. Ce n’est pas foule au pied des portes mais nous sommes tout de même encouragés. Les faux plats se succèdent. Je sens ma marge temporelle qui se grignote, je commence à douter. Je marche 1 minute en grignotant un petit morceau de barre de céréales et je bois avant qu’il ne soit trop tard.  1 Km ça use, ça use et pas que les souliers. Véronique est derrière, pas trop loin sans doute. Les autres sont devant, assez loin sans doute.

Vers le km 16 nous entrons dans Lens et nous retrouvons le parcours du 10 km. Finies les grandes longueurs, nous tournons….les muscles crient famine...ras le bol, il faut en finir….il en reste 3…...les pieds s’alourdissent mais soudain oh joie j’entends la voix de Supportine et bientôt je la vois. Je croise Cathy, Patrick et certains autres….ils finissent, leur reste 300m. J’aurais bien coupé pour les rejoindre mais non 21,1 km pas un de moins.

Nous tournons à droite, les 2 derniers km naviguent dans les petites rues de Lens. Je double quelques coureurs qui désespèrent. Un petit mot et ils repartent. Les pieds sont lourds. 2Km, 1,5km...Je retrouve la ligne droite où j’ai croisé Cathy tout à l’heure. 1Km les motos arrivent, la foule applaudit à tout rompre….est-ce pour moi ? Non bien sûr, c’est pour le premier du marathon qui me double sans façon, la jambe légère et tonique….belle foulée. Un supporter me dit : « je vous admire » et là c’était bien pour moi. Je suis ragaillardie. Ils sont 4 ou 5 du marathon à me doubler et hop on tourne à droite plus que 200m. Une dernière petite bosse taquine et voilà qu’apparaît l’arrivée. J’aperçois Alain et Valou. Ça y est, je l’ai fait, 2h30 au compteur….et sans bobo.

Je vois Lucile, Florence en dignes supporters...clac clac la photo du finisher. J’aperçois Jean qui me prête sa veste. Il faut rentrer pour se doucher, 1,5km de marche pour décrasser jusqu’à l’hôtel.

Avant de partir je vois Véronique qui arrive avec toujours son beau sourire. 

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