C’est très long……
Comment commencer le récit d’une telle aventure avant tout émotionnelle et physique ? Pour moi il y avait un double enjeu, le premier, de soutenir Valerie pendant tous ces mois et tenir le coup physiquement après une année de blessures !!!
Les trois mois d’entrainement avec ce petit groupe de guerriers se passent merveilleusement bien malgré les réveils à 6h00 du matin à cause de la chaleur espagnole ; malheureusement la blessure de Valou vient perturber cette horloge bien huilée … Les pleurs, l’angoisse que cette aventure s’achève maintenant. Non et non, nous assistons à une chaine de solidarité de nos Hippocrates BSR, avec leurs conseils de druide gaulois vont relancer la frêle Gazelle en perdition. Dix jours plus tard, c’est le soulagement après un essai de 1h30 puis de 2h30 (et oui il y en a qui on dit qu’une sortie d’1h45 c’est long !!!!,) le mauvais sort est enfin levé. L’approche du départ devient de plus en plus oppressante, la coupure ne risque-t-elle pas d’être fatale ? Mais c’est sans compter sur les encouragements de tous et surtout d’Astérix(le coach) qui en fin stratège la remotive en lui distillant des conseils et récits de ses propres aventures à travers la Gaulle.
Ca y est, le départ est proche, la route de la veille est bien assimilée grâce à la bonne humeur et les gauloiseries (Quand est-ce que l’on mange !!!! et les arrêts pour vessies trop pleines ….). Chacun déploie ses rituels d’avant course, mais ici on ressent quelque chose de différent, l’événement est titanesque, la prise de conscience devient palpable, malgré les apparences l’angoisse est là, chacun l’exprime à sa façon, c’est dur… Je suis limite de craquer pour ma tendre, et les autres, je prends conscience de l’admiration que j’ai pour ces quatre cavaliers qui vont affronter les 100 travaux Héraclès. Le départ est imminent, les pleurs de la peur de l’échec sont présents pour moi et Valou, les autres ???? Gilbert détend l’atmosphère par ses commentaires acides (il y a une vidéo à ce sujet !!!) et le Bang du départ retentit, la libération des coureurs nous envoie des vagues de sentiments de plaisir par leurs sourires revenus. Pour moi, c’est 4 heures d’attente et d’angoisse, car je n’ai aucune nouvelle, attendant, imperturbable devant l’entrée du parc de la victoire avant le passage du 42ème km. Puis SMS de Catherine et les suiveurs en vélo qui patientaient au pont du 40ème m’informent du passage de Pat et coach en pleine forme, puis de Gilou qui grimaçait, l’angoisse revient vite, il reste plus de 58 km à faire. Enfin ma Gazelle qui passe rayonnante avec un moral d’acier et en pleine forme. Je suis de nouveau une vraie pile quand je vois passer les deux compères toujours liés dans l’effort et Gilbus les traits tirés m’inquiètent ; mais il a prouvé qu’il a des ressources exceptionnelles.
Le départ, pour moi une course commence et pour Valérie que j’aperçois au loin la foulée tranquille, le visage détendu, elle continue.
L’inconnu, je sais maintenant qu’elle va réussir, le chrono n’est pas important, je dois assurer pour ses 58 derniers kms (pas anodin quand même). Prise de contact rapide et nous voilà lancés, elle me parle du parcours du Marathon, magnifique comme l’a bien décrit Patrick.
La colère des Dieux, première difficulté en ligne de mire, une monté de 7 % quand se déclenchent les éléments, vent froid et pluie diluvienne. Grande pression car je n’avais pas prévu les équipements sur moi (les pneus neige…), le sac nous attendait à St Afrique au 71km. Avec juste un maillot technique détrempé qui ne nous servait plus n’a rien, il fallait continuer cette ascension, malgré les doutes. Soudain, on rejoint Gilou, double doute car il souffrait, il avait beaucoup de mal à avancer, heureusement il était bien équipé, les conditions ne le gênaient pas trop, l’expérience des trails. Enfin la descente, la relance se passe bien, les monts nous protègent du vent, les corps se réchauffent enfin, le moral aussi, puisque Gilou nous rattrape, un sacré descendeur. On attaque la 2éme montée avant la descente de 7km vers St Afrique. La bonne nouvelle, le meneur des 12 h nous dépasse juste avant l’ascension, nous n’avions vraiment aucun repère de temps sur une telle course et nos montres étaient hors service avec la pluie. Nous emboitons leurs pas avec en souvenir le récit de Richard : courir, marcher…. Exactement l’attitude du meneur, résultat nous avalons la montée avec toujours la pluie mais sans le vent. Au sommet une bonne soupe et on attaque la descente avec un peu d’inquiétude car Gilou ne nous suit plus. Horreur, le vent glacial nous agresse de nouveaux pendant cette descente de 7 km avec en arrière pensée qu’il vat falloir la remonter. Les jambes tapent, nous sommes frigorifiés, on croise Pascal Guillemon qui nous fait un grand coucou, c’est réconfortant, mais une autre inquiétude, on ne croise pas Pat et coach, soit il nous reste encore beaucoup de descente, soit ils ont des problèmes. Enfin, les voila, tout le monde se détend et souris, Gilbert nous rejoint, toujours dans le coup pour la descente, le coach surpris de nous voir si tôt était aux anges et Patrick était embêté avec ses crampes, on connait. Avec courage nous terminons les 2 derniers km avec détermination car les vêtements chauds nous attendaient ainsi que les K-way.
Apres 15 minutes d’arrêt, on redémarre avec Gilou, aie !!!, c’est horrible de recourir, plus de 500 m avant de reprendre un petit trottinement, Gilou boitait énormément, je décide de rester un peu avec lui dès le début de la remontée, 7km.
Le Miracle, plus de pluie et de vent, je décide de sortir le mobile ou de nombreux messages étaient présents, je profite de la marche pour les lire, un réconfort et une aide énormes, vous et nous avons vaincu le Dieu des éléments. Valou reprend le rythme courir marcher. Après une bonne discussion avec Gilou, il était temps de redémarrer, il marchait vite et bien, de plus ma Gazelle n’était plus dans ma ligne de mire, heureusement que j’étais bien entrainé pour la rattraper. Avec cette méthode de course on arrive avec étonnement et sans douleur au somme ; là on savait que l’on irait au bout.
Le chemin du bonheur, la longue descente dans la nuit jusqu’au 85km, la fatigue se fait sentir, normal non !!! Gilou nous dépasse, on ne le reverra jamais, quel courage et ténacité, nous continuons à notre rythme sans aucun contrôle du chrono. Marylise serait ravie ! Quand dans un petit village j’aperçois l’horloge d’une pharmacie, je calcule et dis à Valou que l’on peut y arriver en 13h00. Yes… reste la montée et la fameuse descente de 7 %. On se dit que nous maîtrisons les montées, on attaque avec en arrière fond la musique de Green Day et Nightwitch sur notre I phone. On dépasse de nombreuses personnes qui malgré leurs difficultés nous encouragent, quelle solidarité dans cette course, et enfin la descente qui fait mal, on a peur maintenant de la blessure. Il reste 5 km c’est plus plat, je me rappelle les 3 000 des entrainements pour relancer, c’est fou on court en 5 au km, on rattrape le meneur des 13h qui nous dit qu’il est en avance. Avec ce rythme, on est en 12h45, géant, nous volons, le ravito des 96, juste un vert d’eau, Valou continue, moi je prends un Coca pour le final, je la rattrape, encore merci l’entrainement, 97… 98….stop on pose, car les 2 derniers km sont des faut plats montants. Nous sommes en ville la joie se fait sentir, dernier rond-point et la montée vers le Parc des victoires, je cris, TU L’AS FAIT…… TU L’AS FAIT……,
La délivrance, derniers 300 m dans le parc, on est ailleurs, les gens nous encouragent, main dans main nous grimpons sur le podium des 100 bornes. Radieux, le sourire de Valérie, et oui ma femme, me remplit d’émotions et de fierté. Ensuite, nous apercevons Cathy qui nous saute dans les bras et enfin nous rejoignons les autres pour partager l’entrée dans l’Olympe des 100 travaux d’Hercules…..
Conclusion :
Le plus simplement possible : merci à tous pour les avoir soutenus durant cette longue épreuve. Un futur 100 bornard…….
Message de Valérie :
Un Grand MERCI à vous tous pour m’avoir encouragée avant et pendant l’entrainement.
Lors de la course, tous vos mots m’accompagnaient et je savais que vous étiez tous avec moi avec des petites ailes pour me conduire jusqu’à la ligne d’arrivée.
Merci à Hervé pour le plan d’entrainement qui en fait était plutôt sympa !!!!! et de la confiance qu’il a eu en nous pour aller jusqu’au bout.
Merci à Gilou et Patrick avec qui j’ai pu faire pas mal d’entrainements (sauf les entrainements bière !).
Merci à nos accompagnateurs pour les photos, les encouragements et la bière à l’arrivée !!! (la voilà)
Merci à ma fille pour les petites barres de céréales et à mon p’tit mari sans qui ………
Non, nous ne sommes aux Oscars mais c’était un beau challenge individuel et une belle aventure collective.